Environ 300 personnes ont bravé une pluie battante samedi 10 mai 2014 au matin à Villers-Cotterêts, dans l’Aisne. Ils commémoraient l’abolition de l’esclavage devant une plaque apposée au 41, rue du Général Mangin, où mourut en 1806 le général Dumas, né esclave à Saint-Domingue, père d’Alexandre Dumas et devenu, dans l’armée révolutionnaire, le premier général français d’origine afro-antillaise.
Les participants, accompagnés de nombreux représentants d’associations et syndicaux, entendaient ainsi protester contre le refus du maire Front national récemment élu d’organiser des célébrations. Le cortège s’est ensuite dirigé vers la statue d’Alexandre Dumas, en centre-ville, non loin de l’Hôtel de ville, aux cris de «À bas le Front national!».
Alors que la commune organisait depuis 2007 des cérémonies chaque 10 mai, jour de commémoration de l’abolition de l’esclavage, le nouveau maire FN, Franck Biffaut, avait annoncé qu’il ne ferait rien cette année, dénonçant «une auto-culpabilisation permanente». «Franck Briffaut s’est déshonoré en refusant de commémorer officiellement l’abolition de l’esclavage. Le Front national s’est déshonoré en ne le désavouant pas, car devant cette plaque apposée en 2006, 8 ans durant, les maires de Villers-Cotterêts de droite comme de gauche sont venus commémorer l’abolition de l’esclavage», a lancé Claude Ribbe, président de l’association des Amis du général Dumas, historien et écrivain, récompensé en 2013 du prix Pulitzer .
«C’est la confirmation de ce que je pensais, c’est une manifestation politique, fourre-tout», a réagi Franck Briffaut auprès de l’AFP. «Si le général Dumas nous voit, je ne suis pas sûr qu’il approuve.»