Installé à l’entrée de la Gaîté lyrique, un robot blanc à taille humaine, immobile, intrigue les visiteurs qui s’en approchent, l’air méfiant. Mais pas de risque de mouvement impromptu : Sami, c’est son nom, n’est pas autonome et doit être contrôlé par un humain pour fonctionner. Et pas n’importe comment : en reproduisant exactement les mouvements de son pilote. Ce dernier utilise pour cela une caméra Kinect, qui capte ses gestes et les transmet au robot qui les reproduit à l’identique, en temps réel. Du moins à partir du torse – Sami ne dispose pas de jambes. Le pilote, quant à lui, est équipé d’un casque de réalité virtuelle qui lui permet de voir à travers les « yeux » du robot.
L’équipe qui a développé cet « avatar », le Centre de robotique intégrée d’Ile-de-France (Criif), travaille même à un moyen de le contrôler par la pensée, grâce à un casque EEG (électroencéphalogramme). Mais pour le moment, seuls quelques mouvements pré-enregistrés existent.
Objectif : intervenir en milieu hostile à la place des humains. Sur un champ de bataille par exemple ? « On pense plutôt à l’usage industriel »
, tempère Flavien Legrand, chef de projet au Criif, « pour le désamiantage ou la maintenance nucléaire »
, poursuit-il, précisant qu’il s’agit « d’une V1 améliorée »
. « Mais il pourrait aussi ramasser un blessé au combat »
. L’intérêt de cette forme de pilotage par mimétisme est, selon lui, qu’elle ne nécessite « aucune formation »
: « on garde la dextérité et l’intelligence de l’opérateur. On déporte juste ses gestes »
.
Robots, jeux vidéo, réalité virtuelle, mobilier connecté, hologrammes… Le festival Futur en Seine présentait, du 11 au 14 juin, 150 projets dans son “village des innovations” à Paris, sur les sites de la Gaité Lyrique, du Conservatoire National des Arts et Métiers, du Musée des Arts et Métiers.