Deux ans après l’assaut de Saint-Denis, des habitants sont à la rue.

C’était il y a deux ans jour pour jour. Le 18 novembre 2015, le Raid prenait d’assaut l’immeuble du 48 rue de la République à Saint-Denis, dans lequel logeaient le terroriste Abdelhamid Abaaoud et deux de ses complices. Réveillés par les tirs, les habitants de cet immeuble avaient attendu pendant plusieurs heures avant de pouvoir être évacués au petit matin. Dans la foulée, ils avaient été mis à l’abri pendant dix jours dans un gymnase avant d’être relogés temporairement dans des hôtels ou des résidences sociales.Depuis, 27 familles sur les 47 concernées ont été relogées durablement, selon France Bleu. L’association Droit au logement (DAL), elle, met en avant d’autres chiffres: seuls 17 ménages auraient été relogés de manière pérenne sur les 46, avance Marie Hiban, militante au DAL.

La situation ne serait pas stabilisée pour une bonne partie des sinistrés. Certains auraient même vu leur quotidien se dégrader. Depuis septembre, cinq habitants – des hommes célibataires – ont été priés de quitter leurs logements provisoires.  Dans un communiqué, la Ville de Saint-Denis a expliqué que ces anciens habitants du 48 n’avaient pas respecté leurs engagements: «absence de contacts avec les services de la Ville ou de l’État, non-présentation pendant plusieurs semaines à l’hôtel financé par l’Etat». Toutefois, la ville a demandé à l’État de «tenir ses engagements en relogeant de façon digne et adaptée toutes les familles».

Comme depuis le début sur ce dossier, la ville et l’État ne cesse de se renvoyer les responsabilités pour savoir qui doit prendre en charge les sinistrés. Interrogée par France Bleu, Fadela Benrabia s’est engagée à «réexaminer», «avec la ville», «chacune des situations». Dans l’espoir de se faire entendre, d’anciens habitants se sont réunis vendredi soir devant l’immeuble et ont installé plusieurs toiles de tentes pour y passer la nuit. Ce samedi matin, ils poursuivaient leur mobilisation avec un nouveau rassemblement au pied du batiment, aujourd’hui laissé à l’abandon et fermé.

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