Dégradations en marge de la manifestation d’étudiants à Paris.

En marge de la manifestation d’étudiants organisées à Paris le 6 février 2018, plusieurs dégradations ont été commises sur des vitrines de magasins ou d’établissement bancaires.

Armés de barres de fer, organisés, dissimulés par des cagoules ou des masques, les auteurs de ces actes se fondent dans les manifestations pour chercher la confrontation avec les forces de l’ordre. Olivier Cahn, chercheur au Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Cesdip), observe « deux types de groupes : les groupes autonomes habillés en noir, les “Black Blocs”, organisés, qui apparaissent tout à coup à l’avant du cortège pour en découdre avec les policiers. (…) Et des groupe de casseurs, constitués de gamins qui descendent de la périphérie de Paris ou Lyon et profitent de la manif pour casser “.

Les groupes autonomes ont le « visage masqué, des lunettes de ski, des foulards, du produit pour les yeux : ils s’équipent pour évoluer sereinement au milieu des gaz lacrymogènes “, raconte Patrice Ribeiro, du syndicat Synergie Officiers. « Certains se déplacent même en colonne comme les policiers “, dit-il. « Ils sont de plus en plus organisés, méthodiques. (…) Ils ont une technique qui se met au point pour enlever les pavés, pour récupérer du goudron, le stocker dans des sacs, dans des poubelles et ensuite attaquer au moment qu’ils choisissent les forces de l’ordre », a expliqué le préfet de police de Paris, Michel Cadot. « Ce sont des techniques qui ont été élaborées dans les années 80 en Allemagne et qui réapparaissent. Ils veulent en découdre avec les policiers pour montrer que l’Etat ne tient pas la rue et susciter des images de la violence de la part de l’Etat devant les caméras “, explique Olivier Cahn.

Parmi les personnes jugées en comparutions immédiates pour des faits de violences lors des précédentes manifestations se dessine également le portrait du second type de groupe : celui des jeunes désoeuvrés vivant en périphérie des grandes villes. Des jeunes, au casier judiciaire souvent vierge, et au parcours scolaire et professionnel généralement chaotique.