Marche pour Mireille Knoll : un message d’unité gâché par des échauffourées.

La marche blanche organisée mercredi 28 mars 2018 en mémoire de Mireille Knoll, une octogénaire juive tuée la semaine dernière à Paris, a été ternie par des incidents autour de la venue de Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen, dont la présence n’était pas souhaitée par le Conseil représentatif des institutions juives de France (CRIF), initiateur du rassemblement. Dès le début du rassemblement, prévu à 18 h 30, les huées de quelques-uns sont venues rompre le silence de la foule, se recueillant place de la Nation, non loin du domicile de cette femme de 85 ans qui avait échappé de justesse à la rafle du Vél’ d’Hiv. Pour éviter les échauffourées avant le départ du cortège, Jean-Luc Mélenchon a tenu secret jusqu’au dernier moment le lieu à partir duquel il devait rejoindre la marche, mais rien n’y a fait. Lors de son apparition sur le boulevard Voltaire, où passait la manifestation, le député des Bouches-du-Rhône a été pris à partie par quelques dizaines de manifestants aux cris d’« Insoumis dehors ! » ou « collabos ! ». Mardi, le président du CRIF Francis Kalifat avait demandé que La France insoumise (LFI) comme le Front national ne participent pas à la marche. « La surreprésentation des antisémites tant à l’extrême gauche qu’à l’extrême droite rend ces deux partis infréquentables », avait-il déclaré, provoquant des remous au sein de son organisation. Entouré de CRS, M. Mélenchon et les députés de LFI qui l’accompagnaient, comme Alexis Corbière, Eric Coquerel, Clémentine Autain ou encore Adrien Quatennens, ont dû gagner une rue adjacente du parcours emprunté par les manifestants. L’accueil a été sensiblement le même pour Marine Le Pen, qui a été contrainte de se ranger pendant un moment derrière un car de CRS, avant de finalement retrouver la queue de la manifestation, par une rue détournée. « Malgré les intimidations, je suis encore là », a-t-elle claironné, bravache, entourée d’un service de sécurité dans lequel se trouvaient des militants de la LDJ (Ligue de défense juive), une organisation sioniste extrémiste, qui avait délogé quelques minutes plus tôt les députés LFI.

Dans le cortège, de nombreux manifestants regrettaient que ces échauffourées viennent entacher le message d’union qu’ils étaient venus défendre, et que de nombreux politiques appelaient de leurs vœux. Dans le cœur du rassemblement, réunissant des milliers de personnes, ce message semblait faire l’unanimité, y compris chez les politiques, avec la présence dans le cortège de personnalités d’horizons divers, du ministre de l’intérieur Gérard Collomb au président de Les Républicains (LR) Laurent Wauquiez, en passant par la ministre des droits des femmes Marlène Schiappa, et la maire de Paris Anne Hidalgo ou le socialiste Stéphane Le Foll.

Diaporama.