Si vous passez par le Boulevard Saint-Michel, vous ne pourrez rester insensible devant cette façade criblée d’impacts de balles et d’obus. Le mur de l’Ecole des Mines, célèbre école d’ingénieurs de Paris, au 60 Boulevard Saint-Michel, affiche les stigmates de deux guerres mondiales : le bombardement de Paris du 20 janvier 1918 et la libération de Paris, le 25 août 1944. Une plaque rappelle également qu’un membre des F.F.I (Forces Françaises Intérieures), Jean Montvallier-Boulogne, 24 ans, est mort pour la France lors des combats de la libération de Paris devant cette même façade.
En 1918, l’état major allemand souhaita toucher le moral des populations et décida de procéder au bombardement de Paris, soit par avions, soit par des pièces d’artillerie. Les avions étaient des bombardiers biplans, dénommés « Gotha », pouvant transporter jusqu’à 600 kg de bombes. Les pièces d’artillerie étaient la fameuse « Grosse Bertha ». Les premiers bombardements par les Gotha eurent lieu en janvier 1918, touchant l’’Ecole des Mines le 20 janvier.
Le 25 août 1944, commandés par Pierre George, alias « colonel Fabien », chef des unités de choc des F.F.I., 200 hommes arrivent par l’Est et le Sud et une centaine par le Nord. Pour les épauler, ils peuvent compter sur les chars et l’infanterie du sous-groupement Putz de la 2ème DB et au Sud par les chars du capitaine de Boissieu, de l’escadron de protection du général Leclerc. Les combats vont être rudes autour du palais du Luxembourg et ses rues adjacentes, marquant la facade de l’Ecole des mines, et durer jusqu’à la reddition officielle du Général von Choltitz, en fin d’après-midi.