L’Arc de Triomphe plongé sous un nuage de lacrymogène, au milieu des jets de projectiles: à Paris, des centaines de « gilets jaunes » étaient aux prises samedi 1er décembre 2018 avec les forces de l’ordre, à la peine pour les canaliser.
C’est en haut des Champs-Élysées, sur le rond-point de l’Étoile, que les premiers heurts ont d’ailleurs éclaté vers 8H45 quand des manifestants ont, selon une source policière, tenté de forcer un barrage. Les forces de l’ordre ont alors répliqué par des tirs de lacrymogène et des camions à eau. Quelques heures plus tard, c’est toujours autour de l’Arc de Triomphe que les échauffourées étaient les plus violentes. « C’est la première fois que je viens à Paris, j’avais jamais vu ce bâtiment-là », plaisante un « gilet jaune » quadragénaire, chauffeur poids lourd de Saint Dié-des-Vosges, à la vue du monument baigné par un épais nuage de lacrymogène. Comme de nombreux manifestants croisés par l’AFP parmi les « 1.500 perturbateurs » évoqués par le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, il était équipé de masque pour se protéger des gaz mais jure qu’il n’avait aucune intention d’en découdre.
Autour de la flamme du soldat inconnu, qui repose sous l’arc de Triomphe, des manifestants casqués et encagoulés ont entonné la Marseillaise, dans un climat extrêmement tendu. « La flamme du soldat inconnu. Voilà ce qu’ils attaquent en ce moment », a dénoncé sur BFMTV Laurent Nuñez, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur. Une banderole « Gaulois réfractaires » a été tendue près du monument, en référence à l’expression utilisée par le chef de l’État Emmanuel Macron pour évoquer la supposée réticence des Français face aux réformes. Un tag « les gilets jaunes triompheront » a également été peint au pied de l’Arc de triomphe. Autour du monument, des manifestants ont lancé des pavés sur des camions de gendarmes mobiles lancés à pleine vitesse avenue de la Grande armée où presque tous les commerces étaient fermés.
Aux alentours de midi, le rondpoint de l’Étoile avait été évacué et était bloqué par un double cordon policier, repoussant les manifestants les plus virulents vers les avenues adjacentes où des barricades de fortune étaient dressées, ont constaté des journalistes de l’AFP. Ces heurts ont également repoussé au loin les manifestants qui avaient choisi de se rassembler pacifiquement pour faire entendre leur colère sur le pouvoir d’achat.
Retraitée et « gilet jaune » dans les Yvelines, Chantal tente de se tenir à l’écart des affrontements. « On nous a dit qu’il y avait les casseurs devant. Il faut qu’il (Macron) descende de son piedestal, qu’il comprenne que le problème c’est pas la taxe, c’est le pouvoir d’achat. Tous les mois, je dois piocher dans mon livret d’épargne ».
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