Les “gyros bleus” sur les Champs Elysées.

Alors que plusieurs syndicats de police ont déjà appelé les forces de l’ordre à une mobilisation nationale pour exprimer leur colère, le mouvement baptisé “les gyros bleus” prévoyait, lui, un rassemblement le jeudi 20 décembre 2018  à Paris. Le rendez-vous était donné à 21h30 devant le commissariat de police situé place Clemenceau, dans le 8e arrondissement de la capitale. Objectif : se faire entendre auprès du gouvernement et dénoncer le manque de reconnaissance des membres des forces de l’ordre, leur faible pouvoir d’achat et leurs “conditions de travail catastrophiques”.

L’idée du rassemblement du 20 décembre est partie d’une page Facebook intitulée “le gyro bleu”. Apparue début décembre, celle-ci a été mystérieusement supprimée depuis du réseau social. Entre temps, une page “les gyros bleus” a été ouverte.

Dans les faits, les policiers n’ont pas le droit de se mettre en grève. Ils sont autorisés à manifester et à s’exprimer, mais de façon très encadrée. Ils doivent suivre les mêmes règles que tout le monde : déclarer la manifestation auprès de la préfecture et préciser la date, l’heure, le parcours… Des impératifs ignorés par les “gyros bleus” à l’origine de l’appel du 20 décembre. D’autant que les sanctions sont parfois tranchées de manière opaque, jugent certains syndicats. “Ça peut aller très vite, ça peut être très lourd et c’est complètement à géométrie variable”, abondait auprès de franceinfo Anthony Caillé, de la CGT Police. “On s’aperçoit que plus on est gradé, moins on est sanctionné”, assène-t-il.

Et il n’y a pas que les sanctions. “Il existe mille et une façons d’exercer des représailles et de faire pression sur des policiers”, renchérit François Grosdidier, sénateur Les Républicains de la Moselle, co-auteur d’un rapport sur “l’état des forces de sécurité intérieure”. Après avoir fait parler d’eux, en 2016, avec des manifestations non autorisées de policiers, les responsables de l’association Mobilisation des policiers en colère ont ainsi été entendus à plusieurs reprises par l’IGPN, la police des polices. Guillaume Lebeau, par exemple, a été auditionné à trois reprises. Source.

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