On attendait une vague jaune fluo sur les Champs-Elysées ce lundi 31 décembre 2018 au soir. Les Gilets jaunes étaient finalement moins que prévu. Ils étaient une centaine à être sur l’avenue parisienne. Les touristes, eux, étaient nombreux à profiter du spectacle projeté sur la façade de l’arc de Triomphe. Ils se sont mêlés aux Gilets jaunes qui commençaient à réveillonner, comme annoncé, de manière « festive » et « pacifique ».
Les manifestants ont-ils été échaudés par le dispositif policier ? Peut-être. Il faut dire que la préfecture de police de Paris avait vu les choses en grand. Des mesures de sécurité renforcées ont été mises en place dans la capitale, liées également au risque terroriste et aux « troubles à l’ordre public ». Entre 8000 et 10000 policiers ont donc été déployés, dont une vingtaine de compagnies de sécurité et de gendarmes sur les seuls Champs-Elysées. Interrogé plus tôt dans la journée sur la présence de Gilets jaunes au cœur de la capitale, Christophe Castaner avait estimé que l’on pouvait s’attendre « au désordre ».
Il n’en était rien en début de soirée. Plusieurs dizaines de Gilets jaunes se massaient en haut de l’avenue des Champs-Elysées, quasiment au niveau de la place de l’Etoile. Mais les policiers les repoussaient en avançant en ligne, pour les cantonner sur l’avenue. Les forces de l’ordre récoltaient en retour des sifflets nourris et une Marseillaise entonnée. Tout cela sous les regards ébahis des touristes qui, venus fêter la Saint-Sylvestre à Paris, s’arrêtait pour les filmer avec leurs smartphones.
Prévus dès 16 heures, les points de contrôle se sont lentement mis en place le long du périmètre de sécurité. Deux heures plus tard, certaines rues perpendiculaires aux Champs étaient toujours faciles d’accès. Une atmosphère étonnamment calme régnait alors.
Juste avant les festivités, le bruit des perceuses et des sirènes couvrait déjà celui des playlists des boutiques de Noël. Parcourir l’avenue revenait à longer de larges palissades en bois, qui laissaient entrevoir les noms des enseignes des magasins barricadés. A l’image de celle du Paris-Saint-Germain, qui se calfeutrait pour éviter la casse ou le pillage.
A 20 heures, quelques Gilets jaunes scrutaient les vœux du Président de la République sur leur téléphone, sans vraiment s’y attarder. L’ambiance était davantage à la fête qu’à la revendication. Certains laissaient filer dans le ciel des ballons jaunes. Pour marquer une dernière fois l’année de leur empreinte. Source.
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