En présentant jeudi 24 janvier 2019 sa nouvelle équipe, le délégué général de La République en Marche (LREM), Stanislas Guérini, espère redonner de la voix au parti présidentiel, dans l’ornière depuis les succès-éclair de l’année 2017. «Il s’agit d’élargir massivement les fonctions opérationnelles», explique un cadre du mouvement, qui y voit une chance de «refaire de la politique» et de «faire vivre un débat qui n’existe pas» ailleurs dans le camp macroniste. La distribution des rôles était annoncée par Guérini jeudi matin. Le député de Paris, élu en décembre à la tête de LREM, renforcr le secteur de la communication pour mieux «riposter» aux détracteurs du macronisme. La nouvelle équipe devrait recevoir le concours de parlementaires, et de ministres tels que Marlène Schiappa et Sébastien Lecornu.
De quoi relever un parti apathique depuis dix-huit mois ? LREM, qui fêtera début avril son troisième anniversaire, peut certes être considéré comme l’une des entreprises politiques les plus fructueuses de la Ve République : son fondateur a remporté la présidentielle dès sa première tentative, et le mouvement est devenu majoritaire à l’Assemblée, un résultat lui assurant un généreux financement public. Mais les lendemains ont été douloureux pour le parti, qui n’a pas su trouver sa place dans l’«écosystème» macroniste, entre un exécutif écrasant et un groupe parlementaire pléthorique. Sans tradition militante, sans doctrine établie hors du programme présidentiel et d’un attachement déclaré au «progressisme», le mouvement a été confronté à la démobilisation d’une partie de sa base. «LREM peut devenir un espace de régulation au sein du mouvement», veut croire un député. Programme ambitieux pour un parti qui devra d’abord prouver, aux européennes de mai, qu’il reste une machine électorale performante. Source : Dominique Albertini
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