Au cœur d’une affaire judicio-sportive à rebondissements, Clémence Calvin, accusée de s’être soustraite à un contrôle antidopage, a trouvé les ressources pour signer, dimanche 14 avril 2019, sur le marathon de Paris une impressionnante performance qui reste en sursis. Quatrième en 2 h 23 min 41 sec, Clémence Calvin a largement battu le record de France de la distance de Christelle Daunay (2 h 24 min 22 sec, en 2010) pour son deuxième marathon seulement après avoir été vice-championne d’Europe à Berlin en 2018.
« Je me suis accrochée jusqu’au bout, n’en déplaise à mes détracteurs », a indiqué Clémence Calvin en zone mixte. « Il n’y avait qu’une très faible minorité de personnes malveillantes (…) J’ai le courage de ceux qui tiennent le coup et qui sont plantés comme la tour Eiffel. Je n’ai peur de rien ni de personne », a-t-elle continué.
Mais son record ne sera peut-être que provisoire : Clémence Calvin reste sous le coup d’une procédure disciplinaire de l’Agence française de lutte contre le dopage (AFLD). Le dossier va maintenant être instruit, ce qui peut prendre plusieurs semaines, avant qu’elle passe devant la commission des sanctions de l’agence. Elle risque quatre ans de suspension et l’annulation de ses performances réalisées après son infraction si celle-ci est reconnue, donc de son record de France, comme le prévoient le code mondial antidopage et le code du sport en France.
Le record de dimanche conclut une semaine folle : Clémence Calvin, suspendue provisoirement mercredi par l’AFLD, n’a été autorisée à courir qu’après la levée vendredi de sa suspension provisoire par le Conseil d’Etat, qui a estimé qu’elle n’avait pas eu la possibilité de défendre son cas.
L’AFLD l’accuse de s’être soustraite à un contrôle le 27 mars à Marrakech, tout comme son mari et entraîneur, Samir Dahmani, également athlète international français, pour obstruction au contrôle. L’athlète accuse, elle, le directeur des contrôles de l’AFLD, Damien Ressiot, de violences et assure que les contrôleurs ne s’étaient pas présentés comme tels, des allégations niées en bloc par les intéressés. Elle a porté plainte pour « violences et menaces » en début de semaine au Maroc.
Suivie de près par les acteurs de l’antidopage français, Clémence Calvin est ciblée en parallèle par une enquête du parquet de Marseille.
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