Des milliers de policiers ont défilé dans les rues de Paris, mercredi 2 octobre 2019, à l’appel d’une intersyndicale, pour dénoncer un grand malaise dans la profession et demander de meilleures conditions de travail.
Le cortège, parti de Bastille aux alentours de 13 h 30, a rejoint la place de la République aux sons des pétards et des sirènes entrecoupés de Marseillaise. La démonstration de force des syndicats a réuni 27 000 personnes, selon les organisateurs, soit près de 18 % des quelque 150 000 fonctionnaires que compte la police nationale.
« La manifestation est un succès et un signal fort de la profession. C’est un avertissement sévère au gouvernement et à la présidence. On attend maintenant des réponses et des actes concrets », a déclaré Fabien Vanhemelryck, secrétaire général d’Alliance, qui marchait en tête du cortège aux côtés de ses homologues des autres organisations – une image d’unité rare dans un univers syndical marqué par les rivalités.
« Il faut redonner du sens au métier de policier. Cinquante-deux suicides depuis le début de l’année, c’est dramatique et ça montre tout le malaise dans la profession. Il y en marre de la stigmatisation des policiers », a dit Philippe Capon, secrétaire général d’UNSA Police.
De mémoire de syndicalistes policiers, on n’avait pas vu un tel appel unitaire (gardiens de la paix, officiers et commissaires) depuis 2001. A l’époque, la mobilisation avait été provoquée par le meurtre de deux policiers au Plessis-Trévise (Val-de-Marne) par un braqueur récidiviste.
Cette fois, pas d’élément déclencheur, mais une usure opérationnelle liée au mouvement social des « gilets jaunes », pour lequel la police a été accusée de violences, et une très forte augmentation du nombre de suicides au sein de la police nationale. Quelques « gilets jaunes », dont Eric Drouet, ont essayé de s’approcher du cortège. Les gendarmes mobiles, qui encadrent la manifestation, les ont empêchés de s’approcher des manifestants policiers, drapeaux et fumigènes bleus de sortie.