Le Ministre de l’Économie a reçu ce lundi 28 octobre 2019 le rapport Folz, un audit sur les difficultés et les retards accumulés pour la construction de l’EPR de Flamanville. Bruno Le Maire a affirmé que ce projet est « un échec pour toute la filière électro-nucléaire française » et prévient qu’il faudra « en tirer les leçons et conséquences. »
Remis le 25 octobre à Bruno Le Maire, le rapport de Jean-Martin Folz sur la construction de l’EPR de Flamanville est sans réelles surprises et sans concession. Après avoir retracé l’historique du projet en le replaçant dans les contextes politiques, l’ex-PDG de PSA Peugeot-Citroën de 1997 à 2007, liste les causes successives de décalage de coûts et de délais qui ont fait passer un projet de construction de réacteur nucléaire de troisième génération qui devait coûter 3,2 milliards d’euros et durer 54 mois (soit 4 ans et demi) à un chantier de 12,4 milliards d’euros qui aura, au mieux, duré 15 ans ! Et encore, si aucun nouveau dérapage ne survient.
Ce n’est pas tant le contenu du rapport Folz sur les insupportables dérapages de coûts et de délais de l’EPR de Flamanville qui est important, que sa publication, à la demande du gouvernement. Le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a en effet décidé de rendre public le rapport qu’EDF a commandé à Jean-Martin Folz en juin 2019 sur la construction de l’EPR de Flamanville (Manche), soit trois mois avant l’annonce publique, le 9 octobre, d’un nouveau surcoût de 1,5 milliard d’euros et d’un report à 2023 de la mise en service du réacteur nucléaire, suite à un problème de soudures à refaire. Un problème identifié officiellement dès début 2017, qu’EDF pensait pouvoir contourner. L’Autorité de sûreté du nucléaire (ASN) en a décidé autrement.