Un rassemblement s’est tenu le 2 novembre 2019 devant les bureaux de la chaîne d’information CNews, à Boulogne-Billancourt, pour manifester contre le journaliste politique, écrivain, essayiste et polémiste Eric Zemmour, qui anime depuis le 14 octobre l’émission “Face à l’info”, diffusée quotidiennent par la chaîne. Une émission marquée par de nombreux dérapages et provocations du polémiste et dont la diffusion ne sera plus diffusée en direct, mais désormais préenregistré entre 20 et 30 minutes plus tôt pour être diffusée à son horaire habituel, à partir de 19 heures.
Le comité d’éthique du groupe Canal+ avait préconisé cette diffusion en « différé ou en léger différé », afin que la chaîne garde la maîtrise éditoriale des propos diffusés dans le cadre de l’émission, dans laquelle Eric Zemmour avait affirmé en direct qu’en Syrie, « Bachar Al-Assad n’a pas gazé son peuple » ; les homosexuels n’ont qu’à « coucher avec l’autre sexe » pour « faire des enfants » ; « la politique de Vichy n’avait pas comme conséquence l’extermination et les camps nazis » et être français reviendrait à être « du côté du général Bugeaud », l’un des officiers de la conquête d’Algérie de 1840, qui massacrait « les musulmans et même certains juifs ».
Eric Zemmour a ainsi multiplié les saillies polémiques, provoqué l’indignation des téléspectateurs et conduit plusieurs personnalités à l’instar de l’économiste Jacques Attali ou de la journaliste Valérie Trierweiler à boycotter la chaîne. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel, saisi par de nombreux téléspectateurs indignés, avait réagi en lançant un avertissement à la chaîne : « La liberté d’expression ne saurait justifier la diffusion de propos susceptibles d’inciter à la haine ou aux discriminations. »