Bernard Pivot ironise sur Greta Thunberg et se met les féministes à dos.

Bernard Pivot aurait sans doute mieux fait de tourner plusieurs fois son index avant de tweeter sur Greta Thunberg, 16 ans, la fameuse militante suédoise qui mène une croisade très médiatique contre le réchauffement climatique.

Inspiré par son récent discours à l’ONU, où l’adolescente a fait la leçon aux nations qui continuent de polluer la planète, Bernard Pivot a ironisé sur le caractère bien tranché de la passionaria du climat en se rappelant avec nostalgie la réputation sympathique et avenante des jeunes Suédoises de son enfance. « Dans ma génération, les garçons recherchaient les petites Suédoises, qui avaient la réputation d’être moins coincées que les petites Françaises. J’imagine notre étonnement, notre trouille, si nous avions approché une Greta Thunberg… »

Qu’a-t-il dit là ! Il n’en fallait pas plus pour réveiller les militants de tout poil, qui ont trouvé la remarque plus que déplacée vis-à-vis d’une jeune fille, autiste de surcroît. De vives réactions ont fusé de toutes parts à la fois pour dénoncer le caractère sexiste de la remarque et pour défendre bec et ongles le combat de la jeune Suédoise. « Vous parlez d’une mineure », souligne ainsi Julien Bayou, le porte-parole d’Europe Écologie-Les Verts. « Supprime », lui intime la militante féministe Caroline de Haas. Et, plus rarement, dans le lot, des followers qui viennent à la rescousse du journaliste : « Soutien total à Bernard contre les parangons de la bien-pensance dictatoriale à l’égard de cette gamine tristement manipulée… »

Face à la polémique, Bernard Pivot a tenu à préciser ses propos dans un second tweet : « Je suis baba devant la verve, l’audace, la colère, la violence des propos de Greta Thunberg à l’ONU. Ce qu’elle ose est inouï. Imaginez notre étonnement, notre peur si, dans ma génération de gentils ados des années 1950, nous avions croisé cette jeune Suédoise furibarde. » Contacté par Libération, le président de l’Académie Goncourt a rappelé qu’il voulait simplement expliquer qu’à son époque une telle « audace » chez une jeune fille aurait pu le « déboussoler » et lui flanquer « la trouille ». Et qu’il n’était pas question pour lui de supprimer son tweet.

Peut-on rire aujourd’hui de Greta Thunberg ? La lutte contre le réchauffement climatique, si essentielle aux yeux de tous, doit-elle nous faire perdre notre sens de l’humour ou de l’ironie, car c’est bien de cela qu’il s’agit  ? Et cette jeune militante, en choisissant l’exposition politique, si jeune soit-elle, peut-elle être exempte de toute critique ? Même Yann Barthès, cette semaine, a pris mille précautions avant d’oser rire de Great l’intouchable dans une blague diffusée sur Quotidien mardi soir qui parodiait son intervention à l’ONU. « Sur elle, on ne peut pas, c’est interdit, prévenait en amont l’animateur avant de lancer la vidéo. Elle a l’immunité de la blague, donc on n’a pas le droit… Bon, juste une alors ! » Ce qui ne l’a pas empêché d’être vivement critiqué pour outrage à l’icône écolo.

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