Le Conseil Représentatif des Institutions Juives de France (CRIF) organisait sa dixième convention nationale au Palais des Congrès, à Paris, le 17 novembre 2019.
Son président, Francis Kalifat, est revenu sur les sujets brûlants de l’actualité dans le Talk du Figaro, à commencer par les actes de violence en forte hausse contre la communauté juive. Francis Kalifat a fait part de sa grande inquiétude. « L’antisémitisme continue à progresser dans notre pays. Il y a moins de départs, mais nous assistons à des déplacements de population […] Il y a une très forte progression d’actes antisémites déclarés. Au premier semestre, on est quasiment à plus de 76 % par rapport au premier semestre 2018 qui était déjà une année noire », a déploré le président du CRIF. Il a par ailleurs confirmé que les chiffres des actes antimusulmans et antichrétiens avaient aussi augmenté. « Il y a un malaise dans notre société, la haine est en train de la gangréner », a-t-il fustigé.
Des racines de l’antisémitisme qui viennent de deux facteurs selon lui. D’abord de l’extrême droite et du Rassemblement national. Même s’il ne qualifie pas le parti d’antisémite, Francis Kalifat avance qu’on peut y retrouver des « nostalgiques de Vichy ». De l’autre côté, il y a l’extrême gauche, coupable d’« antisionisme qui se légitime par la haine et la délégitimation de l’État d’Israël .»
Le président du CRIF a aussi répondu aux questions sur les tensions qui se sont fait jour lors de la Marche contre l’islamophobie. En particulier autour du port, par certains manifestants, d’une étoile jaune, acte dénoncé par de nombreuses personnalités. « On a été très choqué de voir comment on pouvait instrumentaliser ce qui était le symbole du martyr juif sous l’occupation, qui a vu la mort et le massacre de 6 millions de Juifs femmes et enfants […] D’instrumentaliser ce martyr pour pouvoir le mettre à égalité dans une espèce d’égalité de souffrance entre ce que vivent les musulmans aujourd’hui, que nous condamnons avec force », a réagi le président du CRIF.
Francis Kalifat a dénoncé « une infamie » qui s’est déroulée « sous un silence complice » du personnel politique. Il a déploré en outre la « démonstration de la collusion qu’il peut y avoir entre l’extrême gauche et l’islamisme ». Dans son plaidoyer, Francis Kalifat a demandé « une réaction forte » et milite pour freiner ce type de manifestations qu’il juge « communautaristes ». Il a aussi demandé que les listes communautaristes en vue des municipales soient interdites. La convention nationale du CRIF est ouverte à « tous ceux qui veulent participer à un débat citoyen », a-t-il rappelé.