Dès le lendemain du scrutin européen, Marine Le Pen avait comparé la succession d’élections locales qui se profilent ces deux prochaines années comme autant de «mousquetons à accrocher sur la paroi qui mène au sommet : l’Élysée». À l’heure de lancer officiellement la campagne des municipales, son message n’a pas varié. Aux cadres et futurs candidats du Rassemblement national réunis le 12 janvier 2020 sous les lambris Art déco de la maison de la chimie, à Paris, la future candidate martèle : «Chaque action faite, chaque tract distribué, chaque poignée de main serrée, chaque visite chez un commerçant contribuera à notre victoire électorale et donc à la victoire de notre cause. (…) À ceux qui pensent que nous sommes venus cueillir du muguet ou des fraises, notre volonté est bien de parvenir au pouvoir.»
Pour ce faire, Marine Le Pen n’a pas caché vouloir ouvrir largement les investitures de son mouvement aux candidats issus d’autres familles politiques pour le scrutin de mars. Qu’ils soient issus des Républicains, à l’image de Sébastien Pacull, ancien président du parti de Christian Jacob dans l’Hérault, soutenu par le RN à Sète et présent ce dimanche sur scène. Ou encore Andréa Kotarac, cet ancien conseiller régional France insoumise, qui portera dans quelques semaines les couleurs du parti à la flamme dans la métropole lyonnaise.
Sur l’estrade de la Maison de la chimie se sont succédé une dizaine de jeunes pousses sur lesquelles le parti de Marine Le Pen fonde de grands espoirs.
Parmi les plus jeunes des têtes de listes investies par le Rassemblement national, Coline Houssays, 21 ans, a détaillé son projet de «revitalisation» du centre de Lorgues, ville du Var de près de 9000 habitants. Ses collègues ont quant à eux joué les gammes plus traditionnelles du parti. «Je ne prendrai pas d’adjoint à la sécurité, parce que je veux prendre ce dossier capital en main, personnellement», attaquait le jeune patron RN de Seine-et-Marne, Aymeric Durox, 34 ans, candidat dans la ville la plus favorable du département: Nangis. «Là où le Rassemblement national est élu, les impôts baissent!», surenchérit Marie Dauchy, candidate de 32 ans à Saint-Jean-de-Maurienne, en Savoie. Candidat dans la ville ô combien symbolique de Calais (Nord), Marc de Fleurian, saint-cyrien de 30 ans, matraque: «L’immigration est un fléau […] Nos compatriotes n’ont ni l’envie, ni encore moins les moyens, d’accueillir ces populations.»