Théâtre de la manifestation historique qui avait suivi les attaques contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher le 11 janvier 2015, la place de la République à Paris s’est remplie le 18 octobre 2020 en début d’après-midi de milliers de manifestants, enseignants, élus et anonymes venus défendre la liberté d’expression, dire non à “l’obscurantisme” et chanter la Marseillaise.
Samuel Paty a été décapité vendredi 16 octobre, vers 17H00 près du collège où il enseignait l’histoire-géographie dans un quartier calme de Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines). Son assaillant, un Russe tchétchène de 18 ans, a ensuite été tué de neuf balles par la police.
Dans un message diffusé sur Twitter, il a expliqué son geste en disant vouloir se venger de celui “qui a osé rabaisser Muhammad”.
Le Premier ministre Jean Castex est apparu dans le cortège parisien. A ses côtés, son ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer et sa collègue déléguée à la Citoyenneté Marlène Schiappa “en soutien aux professeurs, à la laïcité à la liberté d’expression et contre l’islamisme”. “Nous n’avons pas peur. Vous ne nous diviserez pas”, avait lancé sur Twitter le Premier ministre. “Nous sommes la France!”, a-t-il ajouté aujourd’hui.
Victime d’un “attentat islamiste caractérisé” selon Emmanuel Macron, le professeur d’histoire Samuel Paty a été assassiné après avoir montré des caricatures de Mahomet à ses élèves de 4e.
Les patrons de La République en marche, Stanislas Guerini, de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, du Parti socialiste, Olivier Faure, et d’Europe-Ecologie-Les Verts, Julien Bayou, ont eux aussi prévu de joindre le cortège à la tête de leurs troupes.
Un hommage national sera rendu mercredi en coordination avec la famille de l’enseignant assassiné, a annoncé l’Elysée, sans en préciser le lieu. Le conseil départemental des Yvelines a proposé de rebaptiser de son nom le collège où il enseignait.
Les enquêteurs ont poursuivi dimanche leurs investigations pour remonter le fil des responsabilités et des éventuelles complicités dans l’attentat.