Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées samedi 20 février 2021 en début d’après-midi à Paris pour protester contre l’éventuelle dissolution du mouvement d’extrême droite radicale Génération identitaire, mesure réclamée de longue date par plusieurs associations mais dénoncée par le RN. «La décision de dissoudre Génération identitaire ne tient pas la route. À aucun moment, ils n’ont violé la loi. C’est de la gesticulation politique», a déclaré Patrick Hays, vice-président de l’Institution Jean-Marie Le Pen en cours de création, sur la place Denfert-Rochereau, dans le 14e arrondissement, bouclée par les forces de police et un service d’ordre très visible.
Autour de lui, des manifestants scandaient «On est chez nous!», d’autres brandissaient des pancartes «Dissous car identitaire», alors que certains arboraient des casquettes avec le slogan «Make America Great Again», semblables à celles portées lors de la campagne de Donald Trump aux États-Unis.
Plus tard, quelques dizaines de militants «antifacistes» ont tenté d’aller au contact du défilé de Génération identitaire, en criant «Paris, Paris antifa» et «siamo tutti antifascisti» (Tout le monde est antifasciste) et «La police protège les fachos». L’un d’entre-eux a été violemment pris à partie.
Créé en 2012, Génération identitaire, dont le siège historique est installé à Lyon, revendique 2800 adhérents mais le nombre de ses militants et sympathisants est plutôt estimé par les spécialistes à 800 tout au plus. Sa dissolution a été évoquée pour la première fois le 26 janvier par le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui s’est dit «scandalisé» par une opération anti-migrants du groupuscule d’extrême droite dans les Pyrénées. Le 13 février, Gérald Darmanin a annoncé avoir engagé la procédure de dissolution du groupe, donnant 10 jours à l’organisation pour faire valoir ses arguments. Une décision dénoncée par le Rassemblement national qui y voit «une dangereuse atteinte aux libertés fondamentales».