« Big John », le tricératops géant, acheté 6,6 millions d’euros aux enchères à Paris.

Vieux de 66 millions d’années, « Big John » est le plus grand tricératops connu à ce jour. Cette créature préhistorique mesure 7 mètres de longueur et quasiment 3 mètres de hauteur. Rien que la tête, partie la plus imposante, fait 2m60 de haut sur presque 2m de large.

C’est un particulier Américain qui pourra le faire trôner chez lui. Mis aux enchères ce jeudi 21 octobre 2021 à l’hôtel Drouot à Paris, Big John a été adjugé pour 6,6 millions d’euros (frais compris) à cet homme qui, selon l’émissaire qui le représentait lors de la vente, complètera ainsi sa collection personnelle. Alors que le fossile de dinosaure était estimé entre 1,2 et 1,5 million d’euros, cette enchère finale est « un record en Europe » en la matière selon le commissaire-priseur Alexandre Giquello, de la maison Binoche et Giquello qui organisait la vente (le record mondial reste détenu par la vente pour 31,8 millions de dollars d’un T-Rex en 2020 à New York).

Il a fallu plus de deux ans pour restaurer ce trésor archéologique. Pas moins de 200 morceaux avaient été retrouvés. « D’habitude on retrouve des crânes de tricératops parce que c’est une grande structure, qui se conserve facilement. Les os sont habituellement dispersés sur de grandes surfaces », explique Iacopo Briano, expert en paléontologie et histoire naturelle.

Quels sont les acquéreurs potentiels de fossiles de dinosaure ? « Des acheteurs jeunes, plutôt issus des nouvelles technologies. On a régulièrement affaire avec des amateurs de Jurassic Park », affirme Me Alexandre Giquello. « Comme pour tous les objets d’arts, ce sont aussi des mécènes qui vont après faire preuve de générosité en prêtant ou offrant à des musées », ajoute-t-il.

Mais ce genre de vente est loin de faire l’unanimité. « Ce qui est triste, c’est qu’on ne peut pas rivaliser », déplore ainsi auprès de l’AFP le paléontologue Francis Duranthon. « Pour nous, cela représente à peu près 20 ou 25 ans de budget d’acquisition », souligne le scientifique, conservateur et directeur du Muséum d’histoire naturelle de Toulouse. « Même si c’est un tricératops, il y a toujours des aspects qu’on connaît moins bien », renchérit Annelise Folie, conservatrice des collections paléontologie de l’Institut royal des Sciences naturelles de Belgique. Selon elle, certains os mieux conservés peuvent « apporter de nouvelles informations ».

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